Socialisme Utopique
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Le socialisme utopique apparaît au lendemain des guerres napoléoniennes, lorsque la première crise économique du capitalisme aggrave la misère ouvrière.
Les socialistes utopiques sont les plus fervents défenseurs du libéralisme politique et de l'humanisme, ce qui les amène à dénoncer les dérives du capitalisme et de l'égoïsme individuel.
Cette première version du socialisme est dite "utopique" dans la mesure où elle n'a pas su instaurer un rapport de force politique pour faire évoluer la société libérale de l'intérieur. Dès les années 1850, le socialisme utopique a été évincé par le socialisme totalitaire de l'idéologie Marxisme.
Sous la pression de la menace de la dictature du prolétariat, qui est devenue réalité avec la Révolution Russe de 1917, les démocraties libérales ont finit par s'allier aux socialistes utopiques pour créer les Etats providences du XXe siècle.
Alors que la pensée dominante de gauche dans les pays occidentaux a sombré dans le communautarisme et le "sociétal", les socialistes utopistes sont les derniers des socialistes à être restés fidèles aux valeurs historiques de la gauche.
Contexte historique
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Les premiers libéraux de l'Ecole Classique avaient conscience du déclassement social des artisans généré par la spécialisation du travail et des conditions de vie misérables de la nouvelle classe ouvrière. Ils s'inquiétaient de la montée de l'égoïsme individuel et de la perte de valeurs morales, suite à la disparition de l'Ordre de l'Ancien Régime aristocratique et religieux.
Mais, motivés avant tout par la libération de l'esprit d'innovation et d'entreprendre, les premiers libéraux n'ont pas su développer une réflexion sociale pour intégrer toutes les couches de la société dans le développement industriel, considérant que c'était le rôle de l'Etat de garantir la cohésion sociale. Après avoir été contre le pouvoir de l'Aristocratie et de l'Eglise aux cours des XVIIe et XVIIIe siècle, la bourgeoisie urbaine devint profondément conservatrice au XIXeme siècle une fois au pouvoir. Elle renoue avec l'Eglise, dans la mesure où celle-ci limite son action à venir en aide aux indigents et à inculquer les valeurs morales garantissant la paix sociale.
Il faudra attendre les années 1820, cinquante ans après le début de la révolution industrielle, pour que les socialistes utopiques soient les premiers à donner dans leurs réflexions la priorité à lutter contre la misère ouvrière.
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Le socialisme républicain selon Pierre Leroux
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Aquilino Morelle - Figaro Magazine - 23 Juin 2017 Dès sa naissance, le "socialisme s'est définit, avec Pierre Leroux qui a forgé ce néologisme en 1830, en opposition à l'individualisme et non au capitalisme. Ainsi, le socialisme a toujours été non seulement une révolte morale née du spectacle d'insupportables inégalités, mais une volonté politique : celle de faire prévaloir l'intérêt général sur les intérêts privés, le long terme sur le court terme, l'organisation rationnelle de l'économie et de la société sur la passion animale et des instincts, l'égalité naturelle entre tous les hommes sur la domination sociale de quelques uns. |
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Lutte frontale contre le libéralisme économique
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Les socialistes utopiques sont issus du libéralisme politique, mais s'engagent dans une lutte frontale contre le libéralisme économique, qu'ils jugent responsable de la misère ouvrière.
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Lutte frontale contre les idéologies collectivistes totalitaires
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Alors que les libéraux économiques, par appât du gain, sont prêts à tous les compromis avec les régimes collectivistes totalitaires, les socialistes utopiques, n'acceptant aucune concession sur les valeurs d'origine du libéralisme politique, ont toujours été les critiques les plus virulents des régimes totalitaires.
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Culture laïque et scientifique en opposition aux croyances religieuses obscurantistes
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Au niveau des valeurs, le socialisme utopique lutte contre les croyances religieuses obscurantistes, en cherchant à lui substituer l'humanisme des droits de l'homme, la laïcité, la foi dans la science et le progrès.
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L'échec politique du socialisme utopique
Par refus des compromis avec la face sombre de l'exercice du pouvoir, les socialistes utopiques se posent plus en philosophes qu'en politiques affrontant la dure réalité du monde.
En rupture avec le libéralisme économique, le collectivisme totalitaire et le retour du religieux, le socialisme utopique n'a aucune prise sur les réelles forces politiques qui façonnent le monde depuis le XIXème siècle.
Humanistes les plus éclairés de leur époque, les socialistes utopiques étaient totalement coupés du monde ouvrier. Leur vision des disfonctionnements de la société, par bien des côtés pertinente, n'avait aucun relai politique.
C'est Marx qui, en donnant une "conscience de classe" au monde ouvrier, a fait émerger une nouvelle force politique obligeant les sociétés occidentales à se préoccuper de la misère ouvrière. Par crainte du collectivisme totalitaire, le libéralisme économique a trouvé un compromis avec les sociaux-démocrates pour améliorer le sort de la classe ouvrière, créant ainsi une classe moyenne sur laquelle allait se construire tous les pays développés depuis le XIXeme siècle.
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Les derniers des socialistes
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Alors que la pensée dominante de gauche dans les pays occidentaux a sombré dans le communautarisme et le "sociétal", les socialistes utopistes sont les derniers des socialistes à être restés fidèles aux valeurs historiques de la gauche :
- la laïcité
- la liberté
- l'émancipation des femmes
- la défense des droits individuels contre l'oppression du communautarisme
- le progrès
- le combat social en faveur des plus démunis
- l'accès à la meilleure éducation pour tous
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Les fondateurs
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| Saint-Simon | 1760-1825 | |
| Charles Fourrier | 1772-1837 | |
| Jean de Sismondi | 1773-1842 | |
| Pierre Leroux | 1797-1871 | |
| Pierre-Joseph Proudhon | 1809-1865 | |
| Louis Blanc | 1811-1882 |
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Les contemporains
| Michel Onfray | né en 1959 |