Libéralisme politique

Le libéralisme politique a été conçu par des philosophes Français et Britanniques du siècle des Lumières, lorsque les esprits éclairés du XVIIIème siècle cherchèrent à libérer l'individu des entraves de la monarchie absolue et de l'obscurantisme religieux, "au moment où l'homme, à la fin de l'Ancien Régime, se substitue peu à peu au divin et à la tradition comme fondement de la loi" (Pascal Bruckner Le Point 23 Janvier 2014)

Leur objectif politique était de créer une nouvelle société composée d'hommes libres et responsables de leurs actes. Ils souhaitaient substituer la démarche scientifique du raisonnement logique à l'obscurantisme religieux et l'observation aux superstitions.

I - La philosophie humaniste du libéralisme

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Le libéralisme politique est une "idéologie de la diversité et du vivre ensemble", considérée comme le principal adversaire à abattre par les idéologies totalitaires (alliance des Nazies avec les Staliniens en 1939 contre les démocraties libérales) ou les extrémistes religieux (inquisiteurs catholiques du XVIIIe siècle, extrémistes musulmans du XXIe siècle).

En théorie, le libéralisme politique est avant tout une "philosophie", car c'est la seule pensée politique qui envisage une volonté de contrôle du pouvoir, sous toutes ses formes. Le libéralisme politique vise une "bonne gouvernance" et non à être par lui-même un "acteur politique". Contrairement aux idéologies totalitaires et à l'obscurantisme religieux, le libéralisme ne prétend pas détenir "la vérité", mais seulement à faire coexister pacifiquement les différents groupes sociaux, politiques et religieux.

Le libéralisme politique englobe trois courants, qui peuvent parfois s'opposer :

La philosophie humaniste du libéralisme politique est profondément altérée par les égoïsmes du libéralisme économique et du libéralisme sociétal. Il n'y a que le libéralisme social qui soit resté fidèle à l'humanisme du libéralisme politique, mais ce libéralisme social a perdu toute influence politique depuis la disparition de la menace marxiste avec l'effondrement du mur de Berlin.

1.1   Le libéralisme politique est à l'origine de la modernité politique

Le bon fonctionnement d'une société libérale repose sur des valeurs individuelles :

Le libéralisme conçoit un système ouvert, où la pression concurrentielle et l'ouverture sur l'extérieur poussent à se réinventer sans cesse et reconstruire un système par nature instable.

C'est une pensée philosophique globale, qui touche autant au politique qu'à l'économique et au sociétal.

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1.2   Les démocraties des pays développés sont fondés sur des conquêtes de l'humanisme du libéralisme politique.

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1.3.  Les 3 grandes traditions libérales

Source : Nicolas Baverez dans Le Point

À l'opposé d'une idéologie s'érigeant en vérité révélée ou d'une organisation fermée, le libéralisme est pluraliste. Trois grandes traditions libérales peuvent être distinguées.

  • La première, politique, court de Montesquieu (1689-1755) et Locke (1632-1704) jusqu'à l'Américain Rawls (1921-2005) ou Raymond Aron (1905-1983), qui, dans Les Étapes de la pensée sociologique, déclarait s'inscrire dans la filiation de ces « sociologues peu dogmatiques, intéressés avant tout par la politique, qui, sans méconnaître l'infrastructure sociale, dégagent l'autonomie de l'ordre politique et pensent en libéraux ».
  • La deuxième, utilitariste, naît avec Bentham et Stuart Mill et court jusqu'à Hayek : elle entend expliquer les phénomènes politiques, économiques et sociaux, à partir de la poursuite et de la confrontation des seuls intérêts individuels.
  • La troisième, libertarienne, illustrée par exemple par l'Américain Robert Nozick ou, en France, par Pascal Salin, pose le principe du caractère inviolable et exclusif des droits de l'individu et fait reposer la liberté sur la propriété, qui débute avec celle du corps et de l'esprit. D'où une critique radicale de l'État qui viole les droits fondamentaux des citoyens dès lors qu'il ne requiert pas leur adhésion préalable : le libéral libertarien se définit ainsi, à l'image de l'ancien président de la Société du Mont-Pèlerin, Pascal Salin, comme « un anarchiste qui défend la propriété ».

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1.4   Le socle des principes du libéralisme commun aux différentes écoles

Source : ??

Les différentes écoles partagent les même fondamentaux du libéralisme politique :

  • Il se veut d'abord une philosophie politique et morale fondée sur le respect des droits et l'autonomie des individus d'une part, le refus de tout déterminisme ou sens de l'histoire.
  • Il est indissociable de la démocratie dans sa triple composante de pluralisme des opinions et des partis, de modération des institutions et de vigueur de l'État de droit.
  • Il trouve enfin dans le développement du marché et de la libre concurrence le moteur du progrès économique et social.

En un mot, il vise à mettre les hommes en situation de devenir des citoyens capables et dignes d'assumer la responsabilité de la liberté et, le cas échéant, de la défendre.  

II - Les philosophes du libéralisme politique

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2.1 - Les premiers fondateurs du libéralisme politique

Thomas Hobbes    1588-1679
John Locke 1632-1704   Anglais    Philosophe politique

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Thomas Hobbes incarne la première révolution du XVIIe siècle de l’Etat nation centralisé, avec l’idée d’un contrat social, et, surtout le souci de la sécurité.

1689 : John Locke dans "Lettre sur la tolérance" redéfinit le rôle de l'Etat, fait confiance à la société civile et fonde le contrat social sur les intérêts individuels.

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2.2  - Les fondateurs du libéralisme politique contemporains de l'Ecole Classique

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Montesquieu 1689-1755 Français Philosophe politique
David Hume   1711-1775   Ecossais Philosophe, économiste, historien
Benjamin Constant 1767-1830  Franco-Suisse     Homme politique et écrivain
Alexis de Tocqueville      1805-1859      Français Philosophe politique et historien

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1748 : Montesquieu dans "De l'esprit des lois" théorise la séparation des pouvoirs, en insistant à la fois sur les libertés individuelles et sur les vertus collectives.

1819 : Benjamin Constant dans "De la liberté des Anciens comparés à celle des Modernes", analyse ce qui constitue la modernité : chez les Grecs et les Romains la Cité seule était libre et les citoyens l'étaient dans la mesure où ils en étaient membres.  Au contraire, pour les Modernes, les individus sont libres, et la Cité doit préserver, garantir et développer cette liberté individuelle préexistante.

Alexis de Tocqueville, dans "De la démocratie en Amérique", constate que l'égalité était en train de devenir la première revendication de la société moderne en train de se construire.

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2.3 - Les philosophes du libéralisme politique du XXe siècle

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Friedrich Hayek     1899-1992        Autrichien naturalisé britannique      Philosophe et économiste
Raymond Aron   1905-1983 Français    Philosophe et sociologue

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2.4 - Les philosophes du libéralisme politique du XXIe siècle

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Phillip Blond      né en 1966     Philosophe politique, inspirateur de David Cameron

 III - Doctrine du libéralisme politique

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3.1   Une pensée qui tient compte de la complexité et des contradictions du caractère humain.

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Contrairement aux religions monothéistes et aux idéologies marxistes, la pensée libérale ne prétend pas détenir la vérité pour créer l'homme idéal.

Comme la mythologie grecque, le libéralisme est une pensée humaniste qui prend en compte la complexité et les contradictions du caractère humain, avec ses aspects positifs pour l'ensemble de la communauté (dévouement aux autres, générosité, esprit innovateur, goût de l'effort, courage, sens des responsabilités, respect des autres et des règles du jeu ......) et ses aspects négatifs (égoïsme, avidité, jalousie, violence, paresse, caractère irresponsable et assisté, mépris des autres et tricherie....).

S'il est illusoire de compter sur la vertu des hommes pour assurer la prospérité de l'ensemble de la société, par contre il est possible de fixer des règles du jeux, c'est à dire des lois, pour garantir la liberté et l'égalité de chaque citoyen et de s'opposer aux abus de positions dominantes politiques ou économiques.

C'est pour cette raison que les premiers libéraux préconisaient un Etat fort, pour mettre en place des règles du jeu équitables entre tous les citoyens.

 

L'ultra-libéralisme d'aujourd'hui est en totale rupture avec la pensée libérale d'origine. Les ultra-libéraux ne retiennent que l'individualisme, mais contrairement aux vrais libéraux d'origine ils veulent supprimer toute législation qui pourrait s'opposer aux comportements contraires à l'intérêt général : égoïsme en refusant de payer l'impôt, avidité en voulant accumuler toujours plus de richesses.

Les ultra-libéraux veulent supprimer toute législation qui les empêche d'éliminer les entreprises concurrentes par des méthodes déloyales. En fait ce qu'ils veulent s'est imposer leur situation de monopole. Un marché véritablement concurrentiel garantissant la liberté d'entreprendre leur est tout aussi insupportable que la liberté de pensée pour les idéologues du parti unique.

Les ultra-libéraux sont devenus totalement irresponsables, avec des dirigeants de multinationales qui exigent que leur mauvaise gestion soit récompensée par des primes de licenciements qui se calculent en millions de $.

Les ultra-libéraux sont devenus totalement assistés, avec un secteur financier qui en 2008 fait appel aux Etats pour le sauver de la faillite, tout en vociférant contre les nouvelles réglementations qui tentent de pallier à ses disfonctionnements. 

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3.2   Philosophie de l'homme libre et responsable de ses actes

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"Le libéralisme est une philosophie laissant les individus libres d'agir dans le cadre de l'Etat de droit. Elle encourage la coopération volontaire et la responsabilité personnelle : chacun doit recevoir la récompense de ses choix judicieux mais aussi assumer ses échecs, ses erreurs." - Alain Laurent dans Le Point du 23 Janvier 2014.

"Le libéralisme est l'expression du génie humain, capable de surmonter les problèmes auxquels il doit faire face. Il revendique le droit à l'autonomie de l'expérimentation individuelle, le droit à l'innovation, le droit à l'erreur." Pascal Bruckner Le Point 23 Janvier 2014

Au XVIIIème siècle, le libéralisme a voulu libérer l'individu de la domination de l'aristocratie terrienne d'Ancien Régime et de l'obscurantisme religieux.

Aujourd'hui, le libéralisme reste étouffé en France par une nomenclatura et l'obscurantisme idéologique. "la tradition sociologique française, de Durkheim à Bourdieu, est dominée par des pensées holistes (collectivistes). Elles font de l'individu un sous-acteur social sans consistance, mû de l'extérieur, irresponsable, conditionné ou aliéné...."- Alain Laurent dans Le Point du 23 Janvier 2014.

"L'Etat providence à la française est condamné. Il va mourir de son obésité. Il est condamné économiquement, parce que financé à crédit, il s'achève inéluctablement en féroce répression fiscale. Et il n'est plus soutenable moralement parce qu'il déresponsabilise et anesthésie une masse toujours croissante d'assistés auxquels on dénie toute dignité individuelle." - Alain Laurent Le Point 23 Janvier 2014

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3.3   Pas de liberté politique sans liberté économique

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"La liberté économique et la liberté politique sont indissociables......Comment être politiquement libre, lorsque l'on dépend économiquement de l'Etat pour son emploi, son logement, ses vacances....comme dans l'ex URSS ?" - Alain Laurent - Le Point du 23 Janvier 2014

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3.4   Pas de liberté économique sans société de droit : le rôle régulateur de la puissance publique.

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Pour que le marché puisse fonctionner correctement, il doit être encadré et régulé par la puissance publique.

L'entrepreneur individuel ne peut innover et créer des richesses que dans une société de confiance, où le pouvoir politique met en place des règles du jeu équitables, où un Etat fort protège l'entrepreneur individuel contre les mafias et les lobbies, en faisant respecter les contrats et la réglementation établie par le pouvoir législatif :

Les entrepreneurs comptent aussi comme adversaires des rentiers de toute sorte :

Ne pouvant être juge et partie, l'Etat doit laisser aux entreprises privées toutes les activités pour lesquelles il existe un marché viable, en dehors des fonctions régaliennes et de la sécurité nationale.

Les libéraux humanistes sont en totale opposition avec le néo-libéralisme anglo-saxon, qui oppose un refus idéologique au rôle régulateur de la puissance publique. Le néo-libéralisme anglo-saxon attribue au marché des vertus quasi magiques ; "il serait bénéfique à tous les peuples grâce à la main invisible qui permet de mettre les vices individuels au service du bien collectif. Il devient un processus quasi rédempteur qui répartit l'information et les besoins, et distribue les richesses selon les mérites de chacun. Il se confond alors avec l'ordre établi et se contente d'entériner les inégalités en cours" (Pascal Bruckner Le Point 23 Janvier 2014).

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3.5   Pas de prospérité économique sans paix sociale : le rôle de la puissance publique garante de la cohésion sociale.

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Le libéralisme humaniste "défend les droits civiques et sociaux comme principe de progrès et voit dans la politique l'arène indispensable pour arbitrer les conflits" (Pascal Bruckner dans le point du 23 Janvier 2014).

Là encore, les libéraux humanistes sont en totale opposition avec le néo-libéralisme anglo-saxon, qui vise à réduire les aides sociales et à privatiser la sécurité et les prisons.

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3.6   La doctrine de la limitation des pouvoirs

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La doctrine de limitation des pouvoirs a été définie par John Locke, Benjamin Constant et Alexis de Tocqueville.

Au nom de la morale et de leurs certitudes, les religions et les idéologues visent un pouvoir sans limite pour construire un monde meilleur et créer l'homme nouveau parfait.

Les libéraux humanistes, conscients des faiblesses humaines, considèrent qu'il faut fixer des limites à tous pouvoirs, y compris le marché qui doit être régulé par la puissance publique.

Le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire doivent eux aussi être encadrés et transparants, afin qu'ils puissent jouer pleinement leur rôle d'arbitre et échapper aux conflits d'intérêts. 

Le libéralisme humaniste est en totale opposition avec le néo libéralisme anglo-saxon "qui réduit l'Etat à un veilleur de nuit, le gouvernement à un mal provisoire qui doit laisser le pouvoir aux seules entreprises dominantes et aux spéculateur.

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3.7   Le marché, synthèse des incertitudes des actions individuelles

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"Le marché est le fruit de l'incertitude de nos actions. Son talent est d'épouser les faiblesses humains pour les dépasser, tout en laissant à chacun la possibilité de se construire." (Pascal Bruckner Le Point 23 Janvier 2014)

Seul le marché concurrentiel est capable de fluidifier l'économie. Mais ses imperfections font qu'il est nécessaire de le réguler par la puissance publique dans un Etat de droit.

Le libéralisme humaniste est en totale opposition avec le néo-libéralisme anglo-saxon, pour qui le marché est le garant d'une quasi-infaillibilité et doit échapper à tout contrôle de la puissance publique. 

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IV - Dérives et critiques du libéralisme politique

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4.1 - La Révolution Française a étouffé la pensée libérale en France

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Le libéralisme politique est à l'origine de la Révolution de 1789.

Mais à partir de 1793, l'Etat centralisateur Jacobin renoue avec le dirigisme économique de l'Ancien Régime et l'obscurantisme, non plus religieux mais idéologique. Matrice des régimes totalitaires du XXème siècle, la Révolution de 1793 étouffe la société par les normes du collectif, imposant un système clos, fermé à l'innovation et à l'extérieur.  

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 4.2 - Dérives de la pensée libérale en Amérique

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La Révolution Américaine s'est faite en rupture totale avec l'Ancien Régime Européen et au nom des libertés individuelles de colons dénués de toute vision collective.

Robert Nozik et Charles Muray (né en 1943) ont développé des formes de doctrines radicales , centrées sur la défense absolue de la propriété privée, la défiscalisation intégrale, la diminution ou la disparition de l'Etat.

Les libertariens exigent une liberté individuelle totale, aussi bien économique que sociétale, en s'opposant à toute idée de redistribution et aux politiques sociales nécessaires pour maintenir la cohésion de la société.

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4.3 - Le libéralisme génère frustrations et ressentiment au sein de la société

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Le libéralisme glorifie la réussite personnelle d'individus libres, rationnels, performants, qui triomphent de la compétition. Mais cette compétition crée une coupure au sein de la société, entre une élite qui bénéficie pleinement des bienfaits du libéralisme et le reste de la population menacée par la violence de cette compétition.

"Tocqueville explique que la colère des gens réclamant l'égalité grandit alors même que les inégalités diminuent....Il a aussi précisé que les tumultes politiques éclatent quand les attentes et les espoirs augmentent" (Pankaj Mishra).

"Rousseau a pressenti qu'une société commerciale reposant sur la compétition et le mimétisme fatiguerait et rongerait l'individu moderne de l'intérieur.  Il a vu que la course à la richesse et le statut social allait créer du ressentiment". (Pankaj Mishra)

Mais plus que tout, Rousseau haïssait la rigueur intellectuelle et la force morale de gens prêts à assumer leurs responsabilités et à prendre en main leur destin dans un monde en perpétuel ébullition. Pour les esprits fragiles comme Rousseau, il est beaucoup plus sécurisant de se soumettre à un pouvoir absolu, qui libère l'individu de sa responsabilité personnelle et fige la société dans l'immobilisme.

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4.4 - Pankaj Mishra considère que le modèle occidental de la mondialisation capitaliste est à l'agonie

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"C'est quand même extraordinaire que l'humeur intellectuelle dominante en Europe et aux Etats-Unis pense toujours que la démocratie libérale et le capitalisme sont le futur de l'humanité, à tel point que l'Histoire elle-même doit s'arrêter. Dans cette vision, il n'y a plus qu'à surmonter quelques obstacles - communisme, islam, terrorisme - qui encombrent le chemin du progrès. Pourtant, les chocs politiques et économiques de ces dernières années ont dévasté un tel fantasme utopique, et je ne peux qu'espérer que nous autres écrivains et intellectuels nous remettions à penser à nouveau, c'est à dire sans les béquilles de l'idéologie."

"Quand je salue le Pape François, je souligne simplement sa compassion pour les faibles et le fait de ne pas voir la vie comme une compétition sans fin pour un statut social ou la richesse, mais plutôt comme une ouverture à la confiance et à la solidarité. de telles aspirations sont l'objet de la dérision des élites, alors même qu'une majorité frustrée et en colère succombe à la haine vomie par les démagogues."

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4.5 - L'exigence de régulation non assumée

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Ecole Classique : une exigence de régulation qui est restée théorique, sans réelles applications pratiques

Le refus de la concentration du pouvoir et des positions dominantes est au coeur même de la pensée libérale de l'Ecole Classique, pour qui un monopole privé est tout autant nuisible qu'un monopole public. Ceci implique une régulation pour assurer le bon fonctionnement d'un marché libre et concurrentiel, afin de le protéger contre les monopoles.

Née à l'époque de l'Ancien Régime, l'Ecole Classique a dépensé toute son énergie à combattre l'excès de réglementation du pouvoir royal. Au début de la révolution industrielle les entreprises étaient de petites tailles, le risque de monopoles privés était plus théorique que réel, ce qui fait que la nécessité d'une régulation des marchés n'a été que mentionnée, sans réflexion plus approfondie.

Adam Smith affirmait que les banques étaient le seul secteur d'activité qui devait faire exception à la libération de l'économie de l'Ancien Régime.  Les marchés financiers devaient être au contraire étroitement régulés, car tous les autres secteurs de l'économie dépendaient de leur bon fonctionnement. Mais cette idée centrale du père fondateur du libéralisme économique est ignorée de tous.

A aucun moment l'Ecole Classique n'a abordé le problème posé par la position dominante des employeurs sur le marché du travail. Cette faiblesse théorique fait que pour les salariés, le libéralisme est synonyme de dérégulation et d'abus de position dominante des employeurs.

Ecole Néoclassique : la dérégulation au service des entreprises en position de monopole

L'Ecole Néo-classique nait à l'époque de la constitution de très grandes entreprises et d'une amplification de l'exploitation des ouvriers, avec pour corollaire l'apparition du Marxisme.

Dans un contexte de conflit idéologique, où le Marxisme prône la prise de contrôle de toutes les entreprises par le pouvoir communiste, l'Ecole Néoclassique dérive elle aussi vers une pensée idéologique qui prône le moins d'Etat et la déréglementation à outrance.

Alors que l'Ecole Classique du XVIIIe siècle combattait la constitution de monopoles, l'Ecole Classique du XIXe siècle au contraire se met au service des entreprises les plus puissantes pour supprimer toute régulation pouvant entraver la constitution de monopoles.


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